Pas très rassurant comme endroit... (pv Sauge)

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Mais qu'est ce que je faisais là ? Dans cet endroit lugubre ? Il faisait sombre, il y avait des arbres partout et je ne savais même plus par où j'étais passé pour venir ici. Eh oui, vous l'aurez deviné, c'était la première fois que j'allais dans la forêt. D'habitude, je n'allais pas plus loin que les champs mais cette fois ci, ma curiosité de jeunot, même si je n'en étais pas un, avait été plus forte que moi. Bien fait pour moi, me voilà complètement perdu dans ces lieux angoissant. Non je n'avais pas peur, mais j'étais inquiet de la suite des évènements et je n'étais pas rassuré. J'avançais sur le sol tapissait d'humus, tous mes sens aux aguets, j'avais l'impression d'être seul au monde, c'était un peu le cas, même au village mais là, l'atmosphère était à son comble.

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Sous les larmes de nos Aïeux.

Pas très rassurant comme endroit... (pv Sauge) 33uskep

Sauge ~ Rain, rain, rain.

Il pleut. Le Ciel crache sur la forêt des gouttelettes tièdes à l'odeur âcre. Mon pelage est trempé. J'ai froid. J'ai peur. Le Ciel est en colère. Zébré de lumière, il vocifère et gronde son courroux. Il nous en veut. Mais qu'avons nous fait ? Mortels que nous sommes, rongés par les défauts, les fantasmes, les péchés ? L'erreur est humaine. Nous ne sommes pas humains. Ils sont partis. Et sans savoir pourquoi, je sais qu'ils ne reviendront pas de sitôt.

Les humains. Étrange cadeau, que nous a fait le Ciel. Ils sont stupides dans tout ce qu'ils entreprennent. Selon moi. Et bizarrement, malgré leur grande taille, ils fuient comme des lapins dès qu'un orage se manifeste. Trouillards. Trouillards, douillets, et délicats. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en approcher un de près. Et j'espère ne jamais avoir à réaliser cette expérience.

Le tonnerre gronde. Encore, toujours. La pluie plaque mon pelage contre ma peau. S'infiltre impitoyablement là où elle n'est pas déjà allée. Me fait grelotter. Nous sommes en août. Et pourtant ! Je risque un vague coup d'oeil autour de moi. Je suis entourée d'arbres. Le fourmillement familier des bois a disparu. Plus de cris d'oiseaux. Plus de craquement de brindille. Juste le vent. Le vent. Dans les branches, dans les oreilles. Qui ébouriffe mes poils, me transforme en épouvantail. Il me faut un abris. Cette idée m’apparaît comme un soleil. Je n'hésite pas. Je me lève, je m'ébroue. Et je cherche.

Je cherche, je cherche. C'est bien joli, de chercher. Sauf que je ne trouve pas. Ça fait déjà deux heures. Je crois. J'ai une assez mauvaise notion du temps. En fait, j'en ai marre. De la pluie, de chercher, de la faim. De cette foutue vie qui n'en finit pas. Et je veux dormir. Mes pattes m'abandonnent. Le sol se rapproche à une vitesse étonnante. Et je ne bouge plus. Je suis là, entendue dans la boue. Immobile comme une pierre. Si un renard venait à m'attaquer, je sais que je ne serai pas en position de me défendre. Les larmes roulent, se mêlent aux gouttes de pluie. Je suis faible. Faible, faible, faible. Les mots s’enchaînent comme une chanson. La mélodie de l'averse et les birbes de phrases qui s’emmêlent dans mon esprit forment un duo. Je l'écoute en silence, étourdie. Le temps passe. La pluie continue. Seul un son vient troubler la monotonie de cet instant. Une feuille morte, froissée par la patte de quelqu'un. Ce n'est pas une souris. Ce n'est pas un lapin. C'est un chat. J'en suis certaine.

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Wouah ! Il se mit à pleuvoir d'un seul coup ! Oh ce que je n'appréciais pas être mouillé ! En plus de cela, il y avait du vent, de grosse bourrasque qui secouait violemment les arbres. J'avais été surpris par l'apparition soudaine de ce temps en plein mois d'aout. La pluie devint de plus en plus forte. Le tonnerre se mit à gronder avec vacarme dans la forêt. Je me sentis moins à l'aise. J'avais l'impression que mes pattes s'enfonçaient dans le sol, devenu boueux. Pourtant, je continuais d'avancer timidement, l'eau recouvrait mon dos, j'avais l'impression d'être trempé jusqu'aux os. Des éclairs zébraient irrégulièrement le ciel. Il commençait sérieusement à tomber des cordes, la pluie était forte et faisait même mal avec ses grosses gouttes qui tomber comme des grelons sur mon corps. La pluie ça pouvait être sympa mais quand on a l'impression qu'on va se noyait dans le rideau d'eau, ça ne l'était plus, elle abîmait ma fourrure, j'avais l'impression de recevoir des cailloux sur tout le corps, cela l'engourdissait quelque peu à force, le ciel était noir et menaçant, les impressionnants cumulus ne laissaient plus aucun rayon de soleil les traverser et le bruit de la pluie bourdonnait sur les tympans. Je m'ébrouais avec vivacité, faisait voleté les fines gouttelettes d'eau qui trempait mon corps. La pluie me permettait à peine de voir où je posais les pattes. C'était comme progresser dans une purée de pois, lors des matins brumeux.

Les bruits de l'eau qui martelait le sol était bien le seul son que l'on pouvait entendre. Le monde semblait muet sous se voile de tristesse. Comme si la terre pleurait tous ce qu'elle avait sur le cœur. Je pense vraiment à des trucs louche moi. Je soupira, secouant mes oreilles pleines d'eau. Je savais pas vraiment où je devais aller mise à part que je devais trouver un abri. Tout à coup, je vis une masse affalé sur le sol, qu'est ce que c'était ? Je voyais très mal sous la pluie mais en m'approchant, je vis que c'était un chat ! Il risquait gros à rester ainsi ! Sans doute exténué, il n'avait pas pu aller s'abriter à temps. Je décida de le prendre sur mon dos, tant pis si déjà seul j'avançais à peine, je n'allais pas le laisser là, je repris ma dure route et soudain, je vis un creux dans le tronc d'un arbre à ses racines, sans réflechir, je m'y engouffra, que cela faisait du bien d'être à l'abri ! Je déposa le chat au sol, délicatement, puis je secoua ma fourrure toute trempé.

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Sauge.

Les secondes s'écoulent. Je n'entend plus rien. J'ai froid, j'ai peur. Où est cet étranger ? Est-ce qu'il m'a vu ? Je retient mon souffle, tétanisée. Puis, ils reviennent. Les bruits de pas. J'étouffe un cri de frayeur. Ils sont tous près. Ainsi que leur propriétaire. Quelque chose me touche. Je m'étrangle. Il m'a vu. Il est là. On m'attrape par la peau du coup. Je ferme très fort les yeux. L'inconnu me soulève. Où m'emmène-t-il ? Qu'est-ce qu'on me veut ? Je serre les dents. Il marche. Sans difficultés. Je suis légère. Ou il est fort. La pluie dégouline le long de mon museau. Je me risque à entrouvrir mes paupières. Le sol défile irrégulièrement en dessous de moi. Je suis ramenée sur moi même, comme un chaton que sa mère porte. J'ai peur. Tout à coup, je sens qu'il s'arrête. Je ne suis pas sûre. J'ouvre les yeux. Je vois des racines, de la terre. Ça sent la sève. On me pose par terre. Je me recroqueville instinctivement. L'odeur de la peur devient suffocante. Un sentiment de claustrophobie me submerge. Où suis-je ? J'ouvre les yeux, pour de bon cette fois. Je réprime de peu un hoquet quand je découvre que je suis enfermée. J'inspire de grosse goulées d'air, et fixe sur l'inconnu un regard étranglé. Il est gris, à poil long. Ses yeux verts sont posés sur moi. Je me dresse sur mes pattes d'un bond, et me plaque contre la paroi de bois. Que va-t-il me faire, maintenant ?

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Tiens, ce chat qui était une chatte se mit à bouger, ouf, au moins je n'avais pas aidé un mort, non mais qu'est ce que je racontais moi ? Enfin bref, elle se colla à la paroi de l'arbre, prise de panique et...Oh, devais-je vraiment lui expliquer ? J'étais si exténué que j'étais surpris de ne pas mettre effondré sur le coup, je tenais sur les nerfs on va dire. Dehors, la pluie tabassait ceux qui avait le malheur de ne pas avoir d'abri, elle se plaquait contre l'arbre dans un tambour assourdissant et j'étais vraiment bien content d'avoir trouver ce creux, il faisait un peu humide mais bon, c'était toujours ça de gagner. Bon, la femme était angoissé, d'un côté, je la comprenais, elle ne me connaissait pas et elle n'avait sans doute pas suivit son déplacement. Je tenta un sourire malgré la fatigue et lui parla chaleureusement :

- Tu n'a pas a avoir peur, je ne vais rien te faire moi, tu as eu de la chance que je passe dans le coin parce que sinon...

Oh puis la suite, elle pourra le deviner je suppose, je m'effondra au sol, épuisé, fatigué, mouillé surtout ! Frigorifié bien évidemment, bref tout ce qui allait avec.

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Sauge.

Il halète. Il a l'air fatigué. Je me demande pourquoi. Le tonnerre gronde. Les éclairs déchirent le ciel, comme une vulgaire feuille de papier. La pluie martèle le tronc, les feuilles, la terre. La forêt s'est tue. La figure de l'inconnu se fige dans un rictus d'épouvantail. Mon épouvante redouble.

- Tu n'a pas a avoir peur, je ne vais rien te faire moi, tu as eu de la chance que je passe dans le coin parce que sinon...

Il parle. Le son de sa voix n'est pas effrayant. Normal, sinon légèrement trop fort. Ses paroles sont comme un torrent qui engloutirait mes peurs avec la facilité d'un renard à tuer un chaton. Je le regarde. Je ne comprend pas. Soudain, il s'effondre dans un râle de fatigue. Il grelotte. Il n'a pas l'air dangereux. Mes pattes tremblent. Confiance ? Mes pensées se bousculent, la guerre est déclarée. Et maintenant, je me trouve stupide. Que vais-je bien pouvoir lui dire ? Son discours ne comportait aucunes questions. Je le dévisage avec curiosité. La bataille fait rage. Les ombres se heurtent en rageant. L'eau goutte sur le seuil du tronc. Forme une petit flaque terreuse. La décision est prise. Je vais lui faire confiance. Mais avant...

- Tu as un nom ?

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Elle avait toujours l'air effrayé de ma personne, je ne savais pas pourquoi, je ne faisais peur à personne d'habitude, ce n'était pas pratique quand les autres chats voulaient rouler les mécaniques avec moi, ils avaient toujours le dessus, moi je n'étais pas très fort et en plus, je n'aimais pas la violence, mais cela ne m'empêchait pas de m'en sortir en ville après tout. J'espérais pouvoir me reposer parce que là, j'étais terrassé, traîner par un temps pareil, pas bonne idée ! En plus trimbaler un chat évanouit, pas bonne idée ! Mais néanmoins bonne intention, même si elle n'avait pas l'air très reconnaissante à mon égard. Je me mis à bailler puis à faire un peu ma toilette pour retirer l'eau froide de la pluie qui s'était engouffrée dans mon pelage avant de poser ma tête au sol. Soudain, ~~comme par magie !~~ La chatte me parla :

- Tu as un nom ?

Je releva ma tête vers elle et lui afficha un sourire, bah quoi ? Ca me faisait plaisir qu'elle se décide enfin à m'adresser la parole, je lui répondit donc :

- Mon nom est Silver et toi ?

» La découverte d'un tout nouvel endroit. (Privé Flame of Life et Éclaire)